CATÉGORIES DE PRUDENCE ET DE COURAGE EN PHILOSOPHIE ET TRADITIONS SPIRITUELLES
Prof. Valentin Irkhin Institut de la physique des métaux (Ekaterinbourg, Russie) Valentin.Irkhin@imp.uran.ru Vassili Tomski FIDJIP (France)
Dans le cadre de la doctrine de la vertu, on examine la dialectique des catégories de prudence, de peur, de courage et d'audace dans la philosophie et des religions antiques, juive et chrétienne. Les traditions spirituelles orientales sont également mentionnées, y compris les enseignements de la Chine antique et du bouddhisme.
Mots-clès : piècesphilosophales, symbole du Yin et du Yang, prudence, courage.
Dans l'article [1] Vassili Tomski décrit les sept pièces symboliques ("pièces philosophales"), chacune unit quatre notions, regroupés par paires (situés sur différents côtés d"une pièce symbolique). Il analyse également les transitions d'une paire à l'autre et inversement (processus de "retournement" des puces). Une telle technique de la visualisation des pièces imaginaires est destinée à aider à mieux comprendre les problèmes et les gérer. Ces pièces rappellent le symbole du Yin et du Yang, mais avec la possibilité des manipulations (retournement et nettoyage), de la transformation de l'énergie négative en énergie positive. Tomski utilise une analogie avec la pierre philosophale des alchimistes appelés à ennoblir les métaux. Ici, nous examinerons la première pièce: PRUDENCE - Peur < - > COURAGE -Imprudence, où < - > désigne la possibilité de retournement.
Notons qu'on peut représenter la relation entre deux catégories Prudence et Courage avec le symbole du Ying et du Yang de façon suivant : PRUDENCE - Courage < - > COURAGE - Prudence, où < - > désigne la complémentarité.
La Prudence se transforme facilement en Peur, qui est une énergie paralysante, prive une personne de force [1]. Comme le dit un jataka bouddhiste, «la peur n'est pas bonne pour la défense».
D'autre part, le Courage se transforme facilement en Imprudence. Mais avant cela, elle peut se tourner vers l'Arrogance. Confucius a déclaré: "Le respect sans Li (rite, moralité) est de la platitude. La prudence sans Li est de la crainte. Le courage sans Li entraîne des problèmes. La droiture sans Li est de la grossièreté." Le dixième hexagramme I Ching (Li, Marche) a la signification principale de la prudence: "Le courage est doublement bon s'il est prudent et raisonnable".
La formule, PRUDENCE - Peur < - > COURAGE - Imprudence, décrit la relation entre quatre notions. Sa visualisation comme une pièce nous permet décrire les actions dynamiques de «nettoyage» et de «retournement» qui facilitent la perception des problèmes et leur gestion.
La prudence est un concept de la philosophie grecque (phronêsis) qui a trouvé sa définition la plus aboutie dans la philosophie d'Aristote. Le courage (andreia) est aussi l'une des vertus anciennes les plus importantes.
Pour la première fois, les quatre vertus cardinales (prudence, tempérance, justice, courage) ont probablement été identifiées par Eschyle et sont entrées dans la tradition de l'antiquité tardive avec Platon, Aristote et les stoïciens. Ce concepts étaient décrit dialectiquement.
«Le vrai courage, c'est la prudence» (Euripide).
«La dialectique elle-même est une chose nécessaire: c'est une vertu qui englobe d'autres vertus. La prudence est une science, elle dit quand on ne doit et quand on ne doit pas reconnaître quelque chose. Le discernement est une forte tension de l'esprit contre l'excès de confiance. L'irréfutabilité est la puissance de l'esprit, avec laquelle elle se tient sur ses convictions fondées.» (Diogène Laertius, Vies et doctrines des philosophes illustres, Zenon)
Dans le christianisme, c'est Ambrose de Milan qui a introduit le concept des quatre vertus cardinales [2]:
«De ces vertus, ils mirent au premier rang la prudence qui s'applique à la découverte du vrai et inspire le désir d'une science plus complète ; au second rang, la justice qui accorde son dû à chacun, ne réclame pas le bien d'autrui, néglige son utilité propre, afin de sauvegarder l'équité entre tous ; en troisième lieu, la force qui se distingue dans les activités de la guerre et dans la paix, par la grandeur et l'élévation de l'âme, et qui se signale par la vigueur physique ; au quatrième rang, la tempérance qui observe la mesure et l'ordre en tout ce que nous estimons devoir faire ou dire.»
«Ce n'est donc pas seulement dans les forces du corps et dans les bras que consiste la gloire du courage, mais plutôt dans la vertu de l'âme ; et ce n'est pas à commettre l'injustice, mais à la repousser que consiste la loi de la vertu. Celui en effet qui ne repousse pas l'injustice loin de son compagnon, alors qu'il le peut, est en faute tout autant que celui qui l'accomplit.»
Ce système a été développé ensuite par les pères de l'église. Avec les trois principales vertus théologiques (foi, espérance, amour ou charité), cités dans les épîtres de l'apôtre Paul), la prudence, la tempérance, la justice et le courage (ou la force) ont formé les sept vertus qui sont aussi appelées cardinales. Elles sont considérées comme les sept dons du Saint-Esprit. Cet enseignement, développé par Thomas d'Aquin dans sa Somme de la Théologie a été adopté par l'Église catholique dont le catéchisme affirme :
«La prudence est la vertu qui dispose la raison pratique à discerner en toute circonstance notre véritable bien et à choisir les justes moyens de l'accomplir. «L'homme avisé surveille ses pas.» (Proverbe 14:15). « Soyez donc sages et sobres en vue de la prière.» (1 Pierre 4:7).
Passons maintenant aux principales sources de la religion biblique. Dans ses diverses traditions spirituelles et culturelles, les notions de peur, de prudence, de courage sont traitées de différentes façones. Elles sont intérprétées différemment dans le judaïsme et le christianisme, dans l'Ancien et le Nouveau Testament, où il ne s'agit pas seulement des interactions entre les gens, mais aussi des relations avec Dieu.
Commençons par les citations sur le peur :
«La crainte de l'Eternel est le commencement de la sagesse» (Psaume 110:10).
«Ne sois point sage à tes propres yeux, Crains l'Eternel, et détourne-toi du mal.» (Proverbes 3:7)
«Servez l'Eternel avec crainte, Et réjouissez-vous avec tremblement.» (Psaume 2:11).
«Moïse dit au peuple : «N'ayez pas peur ! Dieu est venu voir si vous alliez lui obéir. Il veut que vous le respectiez et que vous ne commettiez pas de péché.»» (Exode 20:20).
D'autre part, dans la Bible et dans les textes chrétiens apocryphes, il y a les paroles de Dieu qui sont souvent adressées à tout le peuple d'Israël et aux héros, profètes et apôtres: n'ayez pas peur.
« Ne t'ai-je pas donné cet ordre: Fortifie-toi et prends courage? Ne t'effraie point et ne t'épouvante point, car l'Eternel, ton Dieu, est avec toi dans tout ce que tu entreprendras. » (Joshua 1: 9)
« Fortifiez-vous et ayez du courage! Ne craignez point et ne soyez point effrayés devant eux; car l'Eternel, ton Dieu, marchera lui-même avec toi, il ne te délaissera point, il ne t'abandonnera point. » (Deutéronome 31: 6)
« La crainte des hommes tend un piège, Mais celui qui se confie en l'Eternel est protégé. » (Psaume 29:25)
« Ne crains rien, car je suis avec toi; Ne promène pas des regards inquiets, car je suis ton Dieu; Je te fortifie, je viens à ton secours, Je te soutiens de ma droite triomphante. » (Isaïe 41:10)
« Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre coeur ne se trouble point, et ne s'alarme point. » (Jean 14:27)
« La crainte n'est pas dans l'amour, mais l'amour parfait bannit la crainte; car la crainte suppose un châtiment, et celui qui craint n'est pas parfait dans l'amour. » (1 Jean 4:18) Sur le courage et l'assurance :
« car ceux qui remplissent convenablement leur ministère s'acquièrent un rang honorable, et une grande assurance dans la foi en Jésus-Christ. » (1 Timothée 3:13)
«mais Christ l'est comme Fils sur sa maison; et sa maison, c'est nous, pourvu que nous retenions jusqu'à la fin la ferme confiance et l'espérance dont nous nous glorifions.» (Hébreux 3: 6)
Le thème de la peur et de la hardiesse chrétienne fondée sur la foi se reflète profondément dans la philosophie chrétienne, par exemple dans les traités de S. Kierkegaard («Le concept de l'angoisse», «Crainte et tremblement»).
«travaillez à votre salut avec crainte et tremblement» (Philippiens 2:12) La dialectique de la prudence et du courage se reflète dans les classiques littéraires européens.
«valeur qui n'est pas fondée sur la base de la prudence s'appelle témérité, et les exploits du téméraire s'attribuent plutôt à la bonne fortune qu'à son courage.» (Cervantes, Don Quichotte)
«Monsieur, ne confondons pas la prudence avec la poltronnerie ; la prudence est une vertu» (Alexander Dumas, Les Trois Mousquetaires).
Le traité éthique juif Or'hot Tsadikim révèle la dialectique du courage et de l'arrogance: « Chez qui il y a une propriété d'arrogance (azut), crée de nombreux crimes, l'un après l'autre, et se considère comme un homme juste. C'est pourquoi nous disons: "Nous ne sommes pas trop impudents et rigides pour dire avant Toi, le Très-Haut, que nous sommes justes et que nous n'avons pas péché, nous avons péché." Mais quand un criminel dit: "Je n'ai pas péché!", il est juste que ta colère se détourne de lui : "Mais voici que je t'appelle en justice pour avoir dit: "Je n'ai point péché!" (Jérémie 2:35) et : "Celui qui cache ses transgressions ne prospère point, Mais celui qui les avoue et les délaisse obtient miséricorde. » (Proverbes 28:13). Le chemin de l'impudence est très éloigné du chemin de la repentance et du chemin de la bonté, car il est écrit d'une prostituée: «Et d'un air effronté lui dit» (Proverbes, 7:13).
C'est une très mauvaise qualité: il conduit une personne à honte les camarades et les pauvres, comme il est écrit: "Le pauvre parle en suppliant, Et le riche répond avec arrogance"
(Proverbes 18:23). Et plus encore, quiconque méprise et déshonore ses enseignants, par sa grande arrogance obstinément impudique envers ceux qui le reprochent, est la qualité qui l'éloigne de la vie. Et cette qualité devrait être chassée de l'âme!
Mais la qualité "azut" est très louable quand elle est appliquée au service du Tout-Puissant. Soyez arrogant et défiant devant les méchants et ne pas se soumettre à eux, n'écoutez pas leurs conseils et ne sont pas d'accord avec leurs mensonges et leurs abominations, et ne les flattez pas! Il faut être audacieux dans l'accomplissement des commandements même dans les cas où les gens se moquent de cela. Et vous devez oser et demander à vos enseignants si vous ne savez pas quelque chose, et ne soyez pas timide à ce sujet. Et il faut être arrogant, en révélant aux gens leurs péchés.
Mais où la qualité "azut" est digne des blâmes, elle doit être pacifiée et dominée par force. Car il est très difficile d'éviter cette propriété, sauf si vous mettez toutes vos forces et toutes votre puissances. Il est nécessaire de le vaincre et de le détruire en soi, quand il est criminel, mais de s'en tenir à lui, lorsque la raideur et l'insolence sont dignes de récompense. » La parabole de Rumi Sur la façon dont la chèvre de montagne perd sa raison est consacré à la notion de l'Imprudence, elle est instructive et parle non seulement des affaires terrestres, mais aussi des mondes supérieurs (pour une interprétation détaillée, voir [3]).
Le chèvre pâture dans les montagnes, Entre les roches, pas loin des sommets . Il devrait être prudent Pour juger: le danger est-il vrai ou faux?
Le chèvre est dans le monde des vérités supérieures, faisant attention aux tireurs et aux animaux prédateurs - il pense à son propre bien. Etant entre les roches, il distingue le bien et le mal, la droite et la gauche. Il y a beaucoup de concurrents au sommet, il est donc facile de perdre sa place. La prudence signifie la peur de perdre des choses convoitées... Dans ce monde, seuls ceux qui jugent et discernent correctement ce qui est bon et ce qui est mauvais sont capables d'apprendre de leurs erreurs.
Mais ici, il voit une chèvre de montagne Derrière un abîme sur la pente, vers le bas. Et aussitôt la lumière dans ses yeux s'efface, Et la nourriture est rien, le danger est oubliée. Il vole dans l'abîme, aveugle et sourd, Comme si l'abîme - ce n'est qu'un rebord.
Le héros se déplace du monde supérieur dans le monde inférieur, porte son attention sur une femme envoyée par Dieu et qui apparaît sur son chemin de vie. Ce sujet se trouve aussi dans les Proverbes de Salomon. Le travail pour le bénéfice des autres et pour un dieu inconnu avec un douteux espoir de rétribution ne provoque jamais un tel enthousiasme comme une femme tentatrice. Lorsque l'incarnation réelle du rêve est apparue, la lumière de l'être supérieur s'efface, la vision s'arrête. Dans l'obscurité du tantra, il n'y a pas de distinction ni de peur. Maintenant, vous n'avez plus besoin de nourriture - enseignements et connaissances. Le danger menacé par les divinités cruelles et les anges ne fait plus peur.
Mais les archers sont intelligents et calmes,
Ils attendent tranquillement leur butin.
Ils savent qu'il va tout oublier,
Un désir soudain l'est aveuglé.
Et l"animal attiré par la voix de l'amour
Devient une proie facile.
Même pour un héros, la passion est
Plus dangereuse parfois, que d'autres malheurs.
Les archers l'ont environné (Job 16:13). Beaucoup d'ennemis sont intéressés à arrêter le chemin d'un héros. Sa propre passion peut tuer le chercheur de la vérité...
Selon Aristote, la vertu est le moyen entre deux vices extrêmes. Par exemple, la vertu du courage est au milieu entre les vices de la lâcheté et l'imprudence, la retenue - entre débridée et insensible. Ce thème est développé par les philosophes modernes.
Entre les deux extrêmes susmentionnés: la lâcheté et l'imprudence - il y a du courage, qui est plus loin de la lâcheté et de la prudence, ce qui est plus loin de l'imprudence:
PRUDENCE - Peur (lâcheté) < - > COURAGE - Imprudence,
COURAGE - Imprudence < - > PRUDENCE - Peur.
De même, il y a le vice de l'avarice - et le défaut du gaspillage, et entre eux se trouvent deux vertus appropriées: la générosité, qui est plus loin de la faim et de l'épargne, qui est plus éloignée du gaspillage.
Il s'ensuit que la vertu n'est pas un certain point exactement au milieu entre deux vices opposés, comme dans une cible. La vertu est un espace ouvert entre deux vertus, et dans ce sens, l'éthique doit être volumineuse, stéréométrique. Nous regardons le monde avec deux yeux et, grâce à cela, nous le percevons dans un volume; Nous écoutons le monde avec deux oreilles et, grâce à cela, nous le percevons de manière stéréophonique. De même, nous devons percevoir le monde "stéréoéthiquement", comme la gamme des possibilités, l'espace des oscillations entre les deux vertus, et ne pas s'attendre à trouver un point idéal où tous les doutes et les remords s'arrêtent. On ne peut pas être simultanement généreux, frugal, audacieux et prudent. On doit choisir. La dualité des vertus elles-mêmes condamne toute action humaine à l'imperfection. (M. Epstein, Feuilles adhésives).
La voie noble médiane est également proclamée dans le bouddhisme. Dans l'hindouisme, la guna de sattva (bénédictions) est l'équilibre entre rajas (activité, excitation, tension) et tamas (inertie, inertie).
V. Tomski distingue trois phases : tout d'abord la pièce philosophale est noircie par la Crasse on est paralysé, ensuite on apprend à dominer cette Peur en ressentant une énergie vivifiante qui nous permet de nous mouvoir autour de cette Peur, l'ultime étape est de comprendre la cause de notre peur pour éviter le danger et avancer en sécurité.
Il est nécessaire de bien choisir le moment de la transition entre la prudence et le courage et vice versa. Par exemple le courage transforme la peur en vitalité, tu peux accomplir plus vite des objectifs et tu ressens de l'excitation quand tu arrives à surmonter tes peurs mais si tu restes trop longtemps dans cette partie, tu peux faire des choses complètement imprudente comme rester au bord du vide, faire confiance à n'importe de qui, ou bien s'afficher ouvertement en étant extravaguant.
Les deux côtés sont complètement différent, pourtant c'est toujours la peur transformé en énergie positif qui permet à l'Homme de débarrasser ou surpasser sa prudence. C'est une énergie qui anime, qui nous met en mouvement. Lorsque notre pièce est trop longtemps tourné vers ce côté alors on arrête plus d'affronter le danger jusqu'au moment ou on surestime sa force. La Peur est ainsi l'énergie centrale de la pièce, la Prudence est l'art de l'éviter et le Courage l'art de l'affronter [1].
Jataka sur le prince Panchavudha traite le thème de la peur et du courage dans le cadre des symboles numériques [4] :
« Comment faites-vous face à une situation mortelle? L'homme le mieux armé, lorsqu'il confronte un ennemi plus fort, risque de se contracter. Les armes peuvent-elles l'aider seul? De quoi se compose le vrai courage?
Le Bodhisattva est né comme un fils du roi Brahmadatta. Lors de sa cérémonie de nommage, les prêtres du roi ont prophétisé que le prince deviendrait un bon et noble chef, célèbre pour ses cinq armes.
À seize heures, le prince Panchayudha (Cinq armes) a quitté la maison pour Taxila pour poursuivre ses études. En terminant ses études, son professeur lui a présenté quatre armes - arc et flèches, une épée, une aiguille pointue et pointue et un club. En rentrant à la maison, le prince a été abordé par un ogre redoutable et à collerette qui a pris une variété de formes horribles pour menacer le prince.
Panchayudha l'a combattu avec les quatre armes et ses propres membres et la tête. Hélas, en vain; Tous se sont collés aux plumes de l'ogre.
Mais l'ogre ne pouvait pas le tuer, paralysé comme il l'était par l'expression de calme du prince.
"Tu ne crains pas de mourir?" Grogna-t-il.
"Pas du tout. J'ai une arme à gauche - un coup de foudre dans mon corps. Mangez-moi et vous aussi, vous serez détruits. "
Hmmm, pensé l'ogre ... devrait-il avoir une chance? Mais cet homme semblait dire la vérité. Il a mis le prince libre!
La cinquième arme dont le prince a fait allusion était sa sagesse! Il a ensuite prêché à l'ogre, l'ayant convaincu d'abandonner ses manières meurtrières, ce qui n'entraînerait que plus d'obscurité et de misère dans ses prochaines naissances. L'ogre accepta alors de devenir le gardien de la forêt et ses villages voisins.
L'ogre de cette histoire est une métaphore de l'ignorance et de la bêtise. Dans les situations de crise, a prêché le Bouddha, un détachement et une attention particulière nous sauveront quand toutes les autres options seront épuisées.»
Une analyse et une interprétation détaillées de ce jataka dans les catégories bibliques se trouvent dans le livre [5].
À titre de comparaison, citons la conte-parabole Carpe idéaliste de Saltykov-Shchedrin, qui décrit une histoire similaire. Certes, sa fin s'avère différente: les impulsions vertueuses ne fonctionnent pas, les mots élevés restent inefficaces :
« ... Carp, cependant, n'est pas intimidité. Tout d'abord, il a entendu tant d'opinions différentes sur le Brochet qu'il était lui-même curieux de le connaître; et deuxièmement, il savait qu'il avait un mot si magique, ce qui, s'il le disait, transforme un poisson le plus féroce en une carpe. Il comptait vraiment sur ce mot.
... Brochet a réfléchi et a examiné si mystérieusement la carpe qu'il a vraiment tout compris ... Mais, doit être, il était pleine après la gourmandise d'hier, et il a bâillonné et a commencé immédiatement à ronfler.
... Que Carpe a bien dormi ou non, mais au moins sa sagesse n'a pas augmentée. À midi, il est venu de nouveau au débat, et non seulement sans timidité, mais même encore plus gai.
... Dans la soirée, quand le soleil n'avait pas encore eu le temps de se coucher, Carpe est arrivé pour la troisième fois devant Brochet. Mais il était escopté et, de plus, avait des blessures. À savoir: une perche, interrogeant, mordit son dos et une partie de sa queue. Mais il était toujours joyeux, car en réserve il avait son mot magique.
"Bien que to sois mon adversaire", a commencé Brochet à nouveau, "Mais maleureusement j'aime bien disputer! Sois en bonne forme et commence!"
A ces mots, la carpe a soudainement senti son cœur brûler. En un instant, il prit son ventre, flotta, claqua les restes de sa queue le long de l'eau, et, regardant Brochet dans l'œil, s'cria de toute sa force:
"Sais-tu ce qu'est la vertu?"
Brochet ouvrit sa bouche de stupefaction. Il tira mécaniquement l'eau et, ne voulant pas avaler la carpe, l'avala.»
"Le retournement d'une pièce" [1] est une action audacieuse et le fait d'avoir la retourner au mauvais moment dans des circonstances inadéquates sera une erreur.
Références
1. Tomski V. Technique des pièces philosophales // CONCORDE, 2017, N 2, с. 50-63.
2. Saint Ambroise de Milan, Traité des Devoirs // http://livres-mystiques.com/ partieTEXTES/StAmbroise/des_devoirs 1 .html).
3. Ирхин В.Ю. Влеки меня. http://lit.lib.ru/i/irhin_w_j/zhen.shtml
4. Ирхин В.Ю. О числовых превращениях в западной и восточной традициях // CONCORDE, 2017, N 2, с. 76-83.
5. Ирхин В.Ю. Игра. http: //lit.lib.ru/i/irhin_w_j /igra. shtml