F . В a d e г
Bellérophon et le cryptage de l'écriture dans Г Iliade
Le nom d'exploit Bellérophon: 1.1. BeXXepocpôvxrjç, 'ÀpYeicpôvxrjç, Vrtra-hân-; 1.2. les trois noms et l'analyse de *gvh-; 1.3. procédés d'hermétisme sémantique.
2. La «piqûre» du nom de Bellérophon et l'écriture: 2.1. idéologie indo-européenne de l'écriture; 2.2. toponymes et écritures du mythe de Bellérophon: 2.2.1. Lycie? 2.2.2. Ephyre et l'if comme support d'écritures inscrites (futhark; Irlande); 2.2.3. Proitos roi de Tirynthe et le linéaire B.
S. Cryptage de l'alphabet ionien: 3.1. corpus de six exemples, les quatre distiques de la langue des dieux, et les tercets de Bellérophon et du boustrophédon agricole; 3.2. procédés d'inventaire: lettres et segments fractionnaires; 3.3. tableau du cryptage alphabétique; 3.4. répartition des problèmes entre les exemples.
4. Ex. I: bases phonologiques de l'alphabet crypté: 4.1. inventaire phonologique donné par Bpiàpecov/AiYodcov'; 4.2. greffons alphabétiques: données immédiates (a, (3, y, e, co; -i (y) et n/r en phonologie), et figures géométriques; 4.3. informations supplémentaires fournies par le commentaire du poète (écriture fboustrophédon] et mise en ordre alphabétique); 4.4. compléments apportés par le distique entier: 4.4.1. phonétique historique (digamma); 4.4.2. variantes combinatoires des nasales.
5. Ex. II: histoire de l'alphabet avec ou sans lettres additionnelles (cp, X, «).
5.1. raccords de II à I, et inventaire de II (de r\ à u sans Ç); 5.2. aù^a 7TOXuCTxàp,%CHO Mupivrjç; boustrophédon; 5.3. mise en rapport par le poète
ùù
5.5. le nom de bêta: anagramme en boustrophédon et figure géométrique;
5.6. les dix-huit lettres installées en I et II, et les sept lettres à répartir dans les quatre autres exemples.
6. Ex. III: fin des occlusives et début des additionnelles (histoire de l'alphabet) et des biphoném a tiques (phonétique historique): 6.1.
ù
géométrique; 6.3. acrostiches (y, 8, <\), Ç) 6.4. phonologie; 6.5. noms de lettres?
7. Ex. IV: attente en x de l'alphabet de vingt-cinq lettres: 7.1. x et les syllabes en i; 7.2. x vingt-deuxième lettre de l'alphabet et de l'inventaire crypté; 7.3. figure géométrique.
Труды ИЛИ РАН. Том II. -часть 1. СПб., 2006.
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8. Ex. V: alphabet et phonétique historique (f): 8.1. CTipé^avieç et 8.2. suite alphabétique efÇ (à acrostiche sQ; 8.3. ybeZ en boustrophédon; 8.4. efÇ, "ô en figure géométrique; 8.5. agencement des séquences alphabétiques de II, III, IV, V: de (3 à [i (cf. Bonxia, Mupivrjç en II); 8.6. autres données
9. Ex. VI: synthèse: 9.1. l'additionnelle cp et l'alphabet; 9.2. la biphonématique Ç et la phonologie; 9.3. les vingt-cinq lettres de l'alphabet à f en codage numérique: les trois noms propres de VI; les trois noms de II, IV, VI en figure géométrique; 9.4. arithmétique, géométrie, anagrammes et cryptage alphabétique.
1. On sait qu'il y a chez Homère une seule allusion explicite à l'écriture, dans l'épisode de Bellérophon (II. 6, 168-170: texte §6)x. Je vais essayer de montrer que le héros porte un nom adapté à l'écriture inscrite, dans son cas particulier sur des tablettes d'if et probablement en linéaire B, et que le poète a crypté un alphabet ionien, accompagné de boustrophédon, transposé en figures géométriques, bien en accord avec le développement de la géométrie sur le sol de la Grèce.
BeXXepo-(pôvT?)ç est le nom d'exploit d'un héros nommé à sa naissance Itcttovooç2, Asclep. in Schol. 11.6, 155; E.M. 194, 58, cf. 'I —oïivaç à Sparte, The. 5, 71, 3.
1.1. En tant que nom d'exploit, il est comparable aux noms d'exploit d'Hermès 'Àpyet-çôvxiqç, d'Indra Vrtra-hân-3, de *g"hen-(«frapper pour maîtriser»)4, étvmologie que le poète (p.) rappelle par quatre fois à propos des combats de Bellérophon contre ses adversaires, suscités pour que soit exécuté l'arrêt de mort inscrit sur les tablettes sur l'ordre de Proitos5, roi de Tirvnthe, à la suite d'une histoire du genre de celle de Putiphar (rce(pvé(jiev 6, 180; xaxéTCecpve 6, 183; 186; 190). Le p. prend un malin plaisir à
1Sur Bellérophon, voir p. ex. Bethe, 1997; Malten, 1925; Peppermuller, 196; Rapp, ïn Roscher; Watkins, 1995, 385 note 4.
2Cf. avec un zoonyme au premier membre de composé, Asovxivouç; le «cheval» faït-ïl allusion à Pégase, ou simplement à "Apysoç îtittoPotoio, I l. 6, 152.
3Cf. Pott, 1856; Mûller, 1856.
4En polarité avec *hi bh-en- «frapper en meurtrier» (racine *bhen-«schlagen, verwunden» de Pokorny, 126), de *hiebh-y forme à laquelle je rattache le nom de l'«if» (d'où vient 'Ecpûpa, §2.2.2.) «qui tue», arbre entièrement vénéneux sauf par son arille; définition très discutable de *bhen-«krank werden», LIV, 60.
5Sur «La lettre de Proitos», voir Àravantinos, 1976.
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cette hypernomination, puisqu'il occulte ce qu'il sait du premier membre du composé. Directement apparenté en synchronie grecque à péXXtov ■ âxw/éç (cret.), Hsch., péXXepa xà xaxà, E.M., et à BéXXepoç, nom d'un chef corinthien tué par Hippothoos — Belléro — est un dérivé de *g%,eï-h1- «piquer à mort»6, *g"elh1-°ro- (à anaptvxe > e après *hr), du système de Caland-Wackemagel7 à côté du dérivé en *-i- qu'offre BéXXtiîeç «guêpes» (famille de péXoç, PeXôvr], pàXXw «lancer» à l'origine un trait pointu; cf. (ôïaxoç) ôÇu-PeX^ç, II. 4, 126, qui «pique»8 péXoç... zv/.zoç. 5, 278; etc.); et BeXXepo-(pôvx?)ç est un substitut, dans le cadre de ce système, d'un amétrique BeXXt-, comme Apyet-(pôvx?)ç l'est d'un amétrique 'Apyi-(1.4).
1.2. L'ancienneté des trois noms d'exploit cités se mesure, d'abord, aux paires phonologiques qui unissent les premiers et seconds membres de ces noms: *g"/*g"h (BeXXepo-çôvxiqç), *g/*g^h ('Apyei-(pôvTr]ç), *u/*g"h- ( Vrtra-hân): en elles sont réparties les composantes phonologiques de *g"h, à la suite d'un enseignement dans des écoles de poètes dont les maîtres ont procédé à cette répartition entre certains de leurs élèves de langues historiquement différentes pour nous: la phonologie structurale était pratiquée par les poètes de langue i.e. aussi haut que peut nous faire remonter la tradition. Et les héritages, nés d'une transmission de génération en génération, peuvent provigner: si la paire p/(p de BeXXepo-(pôvx?)ç est postérieure à l'altération des labiovélaires, il n'en va pas de même pour celle de IIepae-(pôv?) «qui met en miettes (cf. Tiépiîw)9 l'abattage» (qu'est son enlèvement par Hadès pour le monde des morts), à *p ancien dans la paire qu'il forme avec le ph résultant de l'altération de *g"h.
1.3. Le sémantisme des trois noms s'explique par un hermétisme10 fondé sur trois procédés. D'une part, comme on
6Racïne *g~el- 1. «stechen»; 2 «(stechender) Schmerz, Quai, Tod» de Pokorny, 470-71; *gv'elhi- du LIV, avec une moins bonne définition sémantique «treffen, werfen», 185.
7Cf. Bader, 1975.
®La traduction «qui pique (entendons: à mort)» est conforme au sens de *g*el-hi-, et à l'étymologie de fr. «piquer», cf. ici raxpoç (proprement «qui entaille», de *pei-k-y cf. note 19).
9Cf. Bader, 1974.
10Sur l'hermétisme des poètes, voir notamment Bader, 1989; 1999a. Les procédés ici décrits pour les kenningar que sont les trois noms d'exploit ne
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le sait bien grâce à Benveniste-Renou11, pour Vrtra-hân-, leur premier membre est un abstrait, qui a pu être personnifié dans un monstre en Inde, et en Grèce non en un monstre BéXXepoç mais en un guerrier12, dont le nom peut s'expliquer comme «piquant mortellement par son arme de jet» cf. péXoç; quant à "Apyoç, il n'a de rapport à °Àpyet-(pôvT?)ç qu'étymologique, et non mythique: la racine *h2er-g- «briller» a pu signifier «voir» comme toute racine «briller»13, et de plus «être rapide», par métaphore de son application à la foudre, brillante et rapide» (cf. otpyt-xépauvoç); et des noms mythiques divers peuvent relever de l'un ou l'autre de ces sèmes: "Apyoç, le surveillant d'Iô, aux yeux nombreux dans le mythe et les représentations figurées, de «voir»; son homonyme, le chien d'Ulysse, chien de chasse en sa jeunesse devenu chien de garde, d'«être rapide» et «surveiller»; 'Apyci), le nom du navire, d'«être rapide»; 'Apyet-çôvxiqç, lui, est un «abatteur de brillance», notamment par l'action nocturne qu'il mène dans l'Hymne à Hermès, et qui comprend une éclipse de lune14. D'autre part, ces trois noms ont un second membre de valeur prétéritale, ce qu'aucune forme nominale n'est apte à exprimer. Et cela leur permet, en troisième lieu, de s'appliquer à l'une de ces unions des contraires chères à la pensée mythique, exploitant les deux sens de *g^hen- «abattre» et «maîtriser»: Vrtra-hân- «qui, ayant abattu l'obstruction, la fermeture {*hfuljr-tro-) est maître de l'ouverture» (des eaux et de la lumière); 'Apyet-
valent naturellement pas pour l'appellatif àvôpsi-cpovxrj, dont seule la forme est difficile: *hgnr-g~hont- (*n au contact de *hg; *r devant *g*h), métrique sous cette forme reconstruite, cesse de l'être après la vocalisation de *r (cf. myc. anoqota), sauf par le sandhi de ""EvûaXi« h2vop- (II., 2, 651, etc.) en *-oyynor-, qui occulte tout lien vivant avec àvrp, d'où la réfection en àvôpsi-, sur le modèle de 'ApYsifovTT)?, à l'intérieur de la paire àvôpsi-"/Aprji (Bader, 2001-2002).
11 Benveniste-Renou, 1934, antérieur à la thèse de Benveniste, 1935, et bien dans la tradition de Bréal, 1863 (au titre calqué), tradition qui allie, pour la comparaison, reconstruction formelle et mythologie. La personnification, si fréquente dans les langues i.e. (type lat. fidës, gr. Zsûç, etc.), rend bien compte du caractère abstrait à l'origine de Vrtra-, dégagé par Benveniste et Renou.
"Asclep., Schol. II. 6, 155; Eust., Hom. 632, 2; Zenob. 2, 87; Tzetz., Lyc. 17; donné là comme adversaire de Bellérophon, BéXXspoç est BsXXspo-cpovTTjç, Eust., Hom. 632, 8.
13Par suite de l'homologation de la vision à la brillance: Bader, 1985.
14 Bader, 2003a.
F. Bader
9ovt?)ç «qui, ayant abattu la brillance, est maître de l'obscurité»15 (alors en partie complémentaire de Vrtra-hân-)16; BeXXepo-çovx?)? «qui, ayant abattu la piqûre mortelle, est maître de la piqûre immortalisante».
1.4. Avant de revenir à ce dernier, indiquons qu'une quatrième donnée hermétique intervient pour Apyet-çovxiqç: la forme otpyt — attendue dans le système de Caland-Wackernagel est attestée là où elle est possible dans l'hexamètre; mais, même alors, elle peut être l'objet de manipulations sémantiques: en II. 10, 263-64, Xeuxot ôBovxeç/ otpytoBovxoç uoç, il est question non des «dents luisantes d'un sanglier aux crocs blancs» (Mazon), mais des «dents blanches d'un sanglier aux dents rapides (dans l'attaque)»; et otpyt- a eu des réfections métriques réparties entre otpyupo — pour l'adjectif «rapide» (par l'hermétisme voulu du p. qui sait bien que apyupoç est un métal «brillant»), et otpyet — pour le substantif «brillance»: otpyupo-TieÇa, Thétis a des jambes «rapides», et Apollon otpyupo-xoÇoç, «des flèches rapides»17 (comment pourrait-on tendre un «arc d'argent»?); mais c'est la «brillance» qu'indique °Apyet-((p6vx?)(;), forme à degré plein -et- du suffixe -%- (pour un tel degré, cf. les suffixes gr. -eoç, -(xeoç, skr. -aya-, -maya-; ôoxé(v)ov; hitt. hastay-, skr. âsthi] '.\yy.v-i)i < *mgh,2-ei-uo-18-, TaXx-uévr^ de *ij/i2-e|-; et pour le parallèle *-eu-, xavaû-Kouç de *tnh,2-eu-\ IlXaxafiat, b. lat. Litauia «Bretagne», de *pjth2-eu- [*plh,2-ei- dans IlaXatoxtvr], à suffixe -st-, cf. hitt. palhasti- < *plh2-°sti-}, etc); 'Apyet- peut venir phonétiquement de */i2rg-e|- avec balancement des degrés, cf. pour le degré zéro radical le nom propre skr. rji-svan- «aux chiens
15 Autre interprétation de Heubeck, 1954.
16 Les deux notions conjointes par la composition dans Vrtra-hân- sont réparties entre Hermès et son grand frère Apollon: à -han- correspond étymologiquement ('ApYsi)-(p6vTT)ç, et à vrtra-, AnéXXwv, «Ouvreur» (de *hiu-el-, à côté du *Aj u-er- de lat. aperiö, etc: Bader, 2007), en particulier de lumière: sur Apollon solaire, voir Boyancé, 1966, Moreau, 1996; et Apollon revient à Delphes de chez les Hyperboréens au printemps. La polarité entre les deux dieux grecs n'est pas seulement celle de l'obscurité et de la lumière: si Apollon est par son nom «Ouvreur», Hermès est par le sien «Fermeur», proprement «Lieur» (*ser-: cf. lat. sera, etc.); ajoutons que le «liage» peut être «délié», sens qui est à la base de èptir)vsûç «interprète», nom (d'où a été tiré èptir)vsûw) dénué de préverbe désambiguïsant.
17Mieux, «rapides et empoisonnées»; mieux encore, «rapides, et entraînant par leur poison une mort rapide», la voûaoç d'H.l, 10 (Bader, 2003b).
18 Bader, 1999 b.
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rapides», et pour le degré plein suffixal hitt. harkay-, de la flexion de harki-,
2. En la «piqûre immortelle» («immortalisante» en valeur prégnante) dont Bellérophon est devenu maître s'unissent plusieurs données relatives à l'écriture.
2.1. La principale est celle qui concerne l'idéologie de l'écriture: elle est immortalisante par l'usage qu'en ont fait les hommes de langue i.e. pour les arrêts du temps, tous ceux qui pérennisent le nom, celui du mort sur les épitaphes, du dédicant des dédicaces, des vainqueurs, aux concours comme à la guerre, des propriétaires, des potiers, de ceux contre qui sont lancés des anathèmes comme sur les defixiones, etc., et d'autres, comme les lois, les calendriers, les archives, etc. Mais elle est interdite pour la transmission du savoir, qu'elle arrêterait, figerait en l'empêchant de se moderniser au fil des générations (superposant p. ex. au linéaire B de Tirvnthe, §2.2.3, un alphabet ionien crypté dans le mythe de Bellérophon). C'est pourquoi la poésie doit être orale, même si le poète connaît l'écriture. Une bonne image de cela peut être donnée par ce que César dit des druides, B.G. 6.14, 3, neque fas existimant ea (scil. leur enseignement en vers, d'une longue durée) litteris mandare, cum in reliquis fere rébus, publicis priuatisque rationibus, graecis litteris utantur (fait confirmé par les découvertes archéologiques d'inscriptions en langue gauloise et écriture grecque). Un autre aspect de la «piqûre» convient à l'écriture: c'est la technique de 1'«inscription», dont relèvent les verbes «écrire» de diverses langues i.e., gr. ypàcpM (employé dans l'épisode de B., §6.2), lat. scrtbd, v.sl. pisatt, de la racine de 1'«entaille», *pei-k-19, etc.
2.2. De la technique relève aussi le matériau de l'inscription, sur lequel le texte donne deux indications. L'une réside dans la «tablette repliée», ravaxt tctuxtimi, un «diptyque» en bois20: des tablettes repliées en bois, destinées à l'écriture, sont connues par l'archéologie (depuis le —XIVe s. en Mésopotamie), par des représentations figurées ( ainsi 6n Grèce au Vème s.) , par la langue et les textes: le nom sémitique du «diptyque», dit, a donné le nom de
19Bader, 1987. Sur l'idéologie de l'écriture, voir maintenant Sergent, 2005.
20Et naturellement, en feuilletage hermétique, pour que le messager ne puisse pas lire son arrêt de mort (à supposer qu'il sache lire, ce qui n'était sûrement pas donné à tous).
21Aravantïnos, 1976, 123-5; Powell, 2002, 81; 115 (avec mention de
F. Bader
la «tablette» gr. BéXxoç22, complément du substantif correspondant à tcxuxxoç, Eur., I.A. 98, èv BéXxou nxw/mç ypa^aç; et cf. Soph., frg. 144, ypa(ji(jiàxwv nxw/àç b/_cùv, Esch., Suppl. 947; IG 9 (1) 880. 10. L'autre précise le bois dont il s'agit, l'if qui rendra compte de la «piqûre mortelle» du mythe, §1.1.; elle est fournie par un toponvme.
2.2.1. Des trois toponvmes du mythe, un seul est immédiatement donné, celui de la Lvcie (Z 168, 172). On peut être tenté d'y rechercher l'explication de la mention de l'écriture23 dans le mythe24; mais c'est le point d'arrivée de Bellérophon, non celui d'où il est parti en porteur d'un message qui est son propre arrêt de mort. Ce sont donc les noms des points de départ du héros qu'il faut examiner, l'un nommé, l'autre non, le premier, Ephvra, relatif à l'if des tablettes, le second, Tirvnthe, au linéaire B.
2.2.2. «Il est une ville, Ephvre, au fond de l'Argolide, nourricière de cavales. Là vivait Sisyphe» (II. 6, 152-3, trad. Mazon), le grand-père paternel de Bellérophon. Cette ville n'est que l'une des nombreuses 'Ecpûpa de Grèce25, lieux aux «ifs» (cf. fr. Evreux, Ivry, etc.), arbres dont Homère connaît bien les propriétés, notamment son caractère vénéneux, employé pour empoisonner flèches et
Bellérophon). Voir pour l'Anatolïe Warnock — Pendleton 1991; Symington, 1991 (merci à A. Lemaïre pour ces références).
22Curieusement, Powell, 2002, 114-115, rapproche de sém. dit le nom grec non de la tablette, mais de la lettre delta (hébr. daleth «porte»).
23Jeffery, 1990, 29.
24Je me suis demandé si xap/ûw «rendre victorieux (de la mort)», employé pour des funérailles dans l'Iliade (7, 85; 16, 456, 674), ne comportait pas de référence à une inscription rendant le nom du mort pérenne; en tout état de cause, le verbe, employé pour Sarpédon en 16, 456, 674 n'a rien de proprement lycien, puisqu'il est employé en 7, 85 par Hector à propos des funérailles d'Achille: Bader, 2002 (si bien que l'étymologie par emprunt au nom du dieu de l'orage lycien [Chantraine, DELG, 5.«.] est contestable pour cette raison textuelle). En fait, dans les deux cas, cette victoire sur la mort est celle du non-oubli des vivants, qui pensent à faire des funérailles, ainsi que, d'un autre ordre, de l'embaumement: Bader, 2003c. Je soulève les problèmes des stèles inscrites ou anépigraphes, et des épitaphes dans l'article de 2002, et n'y reviens pas ici.
25Problème examiné dans l'article de 2003b; voir LFyrE (B. Mader). L'Ephyra de l'épisode de Bellérophon est Corinthe (Sch. 6, 152; Aristarque); voir Kirk, commentaire à 6, 152-3, Kopivôoç dont le nom est donné en 2, 570; 13, 554: la conservation de 'Ecpûpa est due au codage intentionnel du bois d'if des tablettes.
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breuvages (Od., 1, 259; 2, 328)26, comme encore celui dont périront tous les personnages de VHamlet de Shakespeare27. Dans le mythe de B., l'arbre, aux feuilles longtemps persistantes, est évoqué par une comparaison qui a chance d'être héritée (cf. en hittite, où il a nom eya-, «As the eya-tree is ever verdant and does not shed its leaves, so may king and queen be thriving», KUB XXIX 1 IV 17-2028): II. 6, 146-9 (Mazon), «Comme naissent les feuilles (cpûXXwv 146), ainsi font les hommes. Les feuilles (cpûXXa 147), tour à tour, c'est le vent qui les épand sur le sol, et la forêt verdoyante qui les fait naître, quand se lèvent les jours du printemps. Ainsi des hommes: une génération naît (cpùei 149) à l'instant même où une autre s'efface»: les allitérations en (pu et la paire (puXX-/-(pup-introduisent le nom 'Ecpûpr], 152. Entre les feuilles et le bois de l'arbre, le p. répartit une comparaison destinée à la généalogie de Bellérophon29, et le matériau de l'exploit qui lui vaut son nom, des tablettes d'if.
Le rapport de l'if à l'écriture est connu en Occident. L'arbre a donné celui de ses noms30 qui est à la base de fr. «if» (cf. gaul. iuos, etc.31) à la treizième des vingt-quatre runes du futhark germanique32 (v. isl. yr, etc.33), de valeur incertaine ([Y], entre fç] et fi] sur les inscriptions continentales, conformément à la valeur acrophonique des runes en général, mais à la fois fi], fç] et fx] sur les inscriptions anglo-saxonnes); de plus, des inscriptions runiques sur bois (runa-kefli désigne en v. islandais une pièce de bois ronde à inscription runique)34 servaient à envoyer des messages ou à jeter
26Bader, 2003b.
27Brosse, 2002, 101; Delatte, 1938, 27.
28Puhvel, 1984, s.u. e(y)a(n)-, 253.
29Âlden, 1996.
30Alessio, 1957; Bertoldi, 1928; Friedrich, 1970, 21-31; Gamkrelidze-Ivanov, 1995, 541-42; Hehn, 1885, 31 et 407-408; Mallory-Adams; 1997, 654-55; Schrader-Nehring, 1917-23, 224-225.
31Delamarre, 2003, 193-94.
32 Page, 1968.
33Sur les noms des runes, voir p. ex. Arntz, 1946-48; Beck, in Hoops, 19111913; Elliott, 1996, 333-34; Polomé, 1991; Schneider, 1956.
34Cleasby-Vigfusson, 1957, s.u. run, et kefli: usage souvent mentionné dans des sagas, mais dont il est douteux qu'il ait servi pour écrire des poèmes; cf. «barbara fraxineis seulpatur runa tabellis», Mart. Capella (il n'y a pas, à ma connaissance, de rune «frêne»); pour Elliott, 1996, 335, «the epigraphic character of runic lettering with its avoidance of curves, may have resulted from
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des sorts: on n'est pas loin du mythe de B., dont nous rapprochent encore davantage des faits irlandais. C'est aux pierres tombales que l'Irlande réserve en général Vogam35. Mais de nombreux mythes font état d'inscriptions sur bois, chêne, aune, if, etc.; et l'un d'eux, dont le héros porte un nom comparable à BeXXepo-((pôvT?](;), a une affabulation analogue à celle de l'Iliade (6, 160-1): «Baile and Ailinn died from the false tidings conveyed to them out of spite that each had been unfaithful to the other. A yew sprang out of Baile's grave and an apple out of the grave of Ailinn. These trees were afterwards cut down and made into writing-tablets, in which stories of courtships and lovers were inscribed in Ogam script by the poets of Leinster and Ulster. On one occasion these tablets were brought into the kings presence at the same time, and as he held them they sprang together and were bound together... so that they could never again be separated»36: même tromperie amoureuse calomniatrice; même emploi des tablettes comme support d'inscription; même repli des tablettes. Et, s'il est de la famille de v.irl. at.bail (-bail- à -II- < *-ln-)37, apparentée à pàXXw, le nom de Bailill est apparenté à BeXXepo-. Enfin, les deux mythes sont des mythes de mort, qui nous ramènent à la «piqûre mortelle» du nom de Bellérophon, §1.2.
Celle-ci peut s'expliquer par des pratiques plus ou moins magiques, comme celle du runa-kefli, employé pour jeter des sorts, mais aussi par des realia propres à l'if38: l'arbre a des feuilles aciculaires, piquantes; et, sauf par son arille, il est si vénéneux qu'il peut être désigné en allemand comme Todesbaum, en italien comme albero délia morte, et, que son nom est à l'origine de notre terme «toxique»39. En tout cas, le poète a employé °E(pûp?) {vs/é)
initial scratching of runes into wood for such purposes as sending messages of casting of lots»; l'usage du rûnakefli est attesté depuis le Vlème s.; nombreux documents de 1150 à 1350 découverts à Bergen (Norvège), après un incendie en 1955.
35Pour d'autres usages de Vogam, voir p. ex. Chevalier-Gheerbrant, 1969, 518; Dumézil, 1940; Sterckz, 1994.
36Bevan-Jones, 2002, 145 («Yew ogarn»).
37Vendryes, 1959 (LEIA).
38Baumann, 1993, 51; Bevan-Jones, 2002, 1-12; Bourdu, 1997; Brosse, 2002, 99-102; Chetan-Brueton, 1994; Ducourthial, 2003, 154-55; Hoops, 1911-1913, s.u. Eibe; Lemoine-Fernandez, 1997.
39Dans mon article de 2003b, j'ai défendu le rapprochement de lat. taxus
Bellérophon et le cryptage de l'écriture dans VIliade
'Apyeoç, 6, 153, en feuilletage hermétique: «fond de l'Argolide» (Mazon), mais un fond retiré, caché40 comme la (¿ux^l- • • oïxou d'Hés., Trav. 523, fond de la «demeure» de la jeune fille, qui s'apprête à consommer son mariage, ce que le p. crypte dans ce passage41: dans l"E(pûp?) de ce fond de l'Argolide, Homère a caché le secret des tablettes d'if inscriptes en lin. B.
2.2.3. Une tablette, en quelque matière qu'elle soit en général et en bois en particulier, peut porter des caractères de n'importe quelle écriture, p. ex. futhark ou ogam chez les Germains ou les Irlandais. On peut faire l'hypothèse que les tablettes d'if de Bellérophon furent inscrites en une écriture conforme au lieu sur lequel régnait Proitos, qui les lui donna pour se venger des avances faites par le jeune homme à sa femme, selon l'accusation calomniatrice de celle-ci,Tirvnthe: proche d'Argos, et lui associant ses contingents en II. 2, 559 ('Apyoç t". .. TtpuvM xe xet)(tôeooav (conformément à ses murs cvclopéens), Tirvnthe est l'un des lieux du Péloponnèse où ont été trouvées des tablettes mycéniennes en linéaire B42.
3. Le dossier de l'écriture chez Homère43 donne un bon exemple du fait que l'un des «liages» que le Poète «Lieur» porte dans
«if», cf. taxica... uenena, Plin., H.N. 16, 51, et de xoÇov «arc», avec son dérivé toÇixoç, dit à la fois de l'arc, Esch., Pe. 460, et du cpâptiaxov, «poison pour flèches», Arist., Mir. 873a 13, et «venenum» tout court, Gloss. (contra: Benveniste, 1937): l'arbre a servi à la fois, entre autres, pour la fabrication d'arcs (voir p. ex. Harrison, 1994; Sansonetti, 1993) et de poison. La comparaison doit, de manière générale, être établie autant sur des bases culturelles que formelles (*t°k-so- pour l'un, *tok-so- pour l'autre, dérivés sigmatiques d'une racine non identifiée. L'iranien taxsa- a un vocalisme ambigu).
40Du syntagme homérique, rapprocher Pd., N., 10, 41, inTroxpocpov àaxu to npoixoio MXrjasv, Kopivôou x °èv ^uxoîç («la ville de Proitos, où l'élève des chevaux est à l'honneur... dans la vallée de l'Isthme», Puech); au sens topographique, ^uxoîç peut désigner le fond du golfe de Corinthe d'où Bellérophon put partir pour la Lycie (selon Kirk, 1993, ad 6, 152-53, «Leaf and others saw difficulty in the description of Korinthos as in the corner, or recess of Argos... but that is appropriate provided we take Argos to refer either mainly to the Peloponnesos... or to Agamemnon's kingdom... »). En feuilletage hermétique, ^u/û appliqué à l'Ephyre d'Argolide est le secret de l'écriture sur if des tablettes.
41Bader, 1989, 177-78.
42 Voir Sacconi, 1974, 35-42; 77-109.
43 Bibliographie énorme, dont je ne retiens ici que Heubeck, 1974, 53-54; 147; 149-50; 221-22; 230; 1979; Labarbe, 1991, 502-506; Woodard, 1997, 253-56 (mais non Powell, 1991, qui ne sépare pas l'invention de l'alphabet, pour lui due au seul Homère, de son application à la poésie hexamétriqué du poète).
F. Bader
son nom (*sh2-om- + h2r-o- «qui ajuste des «liages», cf. pour le second membre otpxt-(éKetat), dit des Muses, Hés.,T%.29, et pour le premier hitt. ishamai- «chant», etc.)44, est celui de la «chaîne des générations»45, lat. saeculum (d'une forme de la même racine «lier», *sh2-ei-, qui a donné, entre autres (p.ex. 1'«énigme», n.45), le doublet à psilose Atot-o8oç46, du nom de cHot-o8oç (*seh2-ti) «qui lie des chants», cf. av. hàiti-): un poète a superposé à cette écriture un cryptage de l'alphabet ionien,47 au long d'un corpus dont fait partie le passage de l'écriture du mythe de Bellérophon, troisième des six exemples du corpus, numérotés de I à VI, et comportant, entrelacés, les quatre distiques de la langue des dieux48, le tercet de Bellérophon, et celui du boustrophédon agricole forgé sur le bouclier d'Achille par Héphaistos (ex.V), nommé dans l'ex. VI, et peut-être métaphore du poète qui «forge» l'alphabet.
44 Bader, 1990a.
45Cf. Bader, 1996. Il y a bien d'autres aspects du «liage» poétique, p. ex. la composition discontinue, dont le cryptage a. donne un exemple entre bien d'autres; les procédés de «suture» (lat. suô, etc.) de *shg-u-, apparenté au *s(e)hg- de "O^rpoç, "Haioôoç, qui permettent de raccorder les pièces du dossier déliées les unes des autres (composition circulaire, chiasmes, récurrences lexicales, etc.); de *shg-ei-, 1'«énigme» (ouvr^a, à psilose comme Aiai-oôoç, au contraire de oti(iuXo-(i^Tr)ç) dans les divers procédés qui fondent l'hermétisme (kenningar comme le nom de Bellérophon, feuilletage hermétique, etc.). Le caractère de «liage» de 1'«énigme» ressort du mythe d'Oedipe: «Aux pieds enflés» (car ligotés par son père qui ne voulait pas de lui à sa naissance), il eut à délier l'énigme-liage (Xûaiç xoO aEvEx^axoc) de la Sphinge «Ligoteuse» (acpÎYY«) et délia par là les Thébains du ligotage du monstre. Le «liage» et le «déliage» sont en rapport de nécessaire complémentarité, comme la «fermeture» et 1'«ouverture» (*hiu-er-/-el~), obtenues elles-mêmes par liens (verrou; entraves); une conséquence en est la relation étymologique entre Hermès (et hermétisme, par Hermès Trismégiste) et herméneutique (note 16).
46Et. Gud. 249; E.M. 452. Un tel doublet, de *shg-ei-, à côté du *sehg- de "Hai-oôoç, pourrait suffire à montrer que les noms de Poètes «Lieurs» sont non pas des noms individuels, mais des noms de fonction. De cela relèvent aussi les noms de «Ligoteuses» que portent la Sphinge (cf. note 43) qui énonce en vers son énigme et des Sirènes, de *t-hiuer-, cf. lit. tvérti., et pour la racine, skr. Vrtra-, gr. AttoXXwv, AnéXXwv (note 16). Sur les Sirènes, Bader 1994.
47J'examine ici un problème abordé sous un autre angle et avec un corpus restreint, à tort, à la langue des dieux en 1988, et 2006.
48Bader, 1989; 19906 et; 1991; 2005. La «langue des dieux» comporte une double nomination, (usuelle) humaine et divine (poétique), et, par là, n'est qu'un cas particulier de l'hermétisme des poètes indo-européens. J'ai étudié dans les travaux cités les problèmes sémantiques posés par les noms humains et divins, et n'y reviens pas ici, où je n'examine que les données alphabétiques.
Bellérophon et le cryptage de l'écriture dans l'Iliade
3.1. Le corpus de VIliade comprend les quatorze vers suivants, en lesquels est crypté très rigoureusement (cf. § 3.7) l'alphabet ionien (caractérisé par l'emploi de ï] et w pour les longues ouvertes) de vingt-cinq lettres (c.à.d. comportant le f)49.
Ex. I. 1, 403, ov Bpiàpecov xaXéoucri Oeol. avSpeç 6é xe iravxeç
404 Alyaltov' — o yàp auxe ¡3b] 'fou iraxpoç â|ieivcov —
II a. 2, 813, xfjv f]xoi avSpeç Ba-utstav xixXt]ctxoucti,
II b. 814 Màvaxoi 5é xe o^^na TcoXuoxâp'ô^.oio Muptvrjç
III 6, 168, Tcé^j-Tce 8é jiiv Auxirjv 8é, iropev 8' o ye CTT^a-ua Xuypà
169 YpâtJjac 6' èv mvaxi tcxuxxw ■ôu^ocp'ôôpa r.o/./.x
170 ÔsîÇat fjvwyei fw nevOep« ôcpp' âiroXoixo
IV 14,291, ôpvi'ôi Xiyupfj èvaXiyxioç, f]v x' èv ôpecrca
292 xaXxtÔa xixXtîctxoucti, ■ôeol, avSpeç 6è xû^juvÔiv
V 18,541, èv 8'èxife veiov ^aXaxrjv rcif spyav apoupav
542 sûpéf cjjyav xpiiroXov • ttoXXoI 8' âpoxùpeç èv aûxfj
543 ÇeÛYea Ôiveûovxeç èXàcjxpeov ëvôa xal ëvôa.
VI 20,73, avxa 6'ap''H(paÎCTxoio liéyoiç Tioxaiiôç pa'ôuBivrjç 74, ôv Havôov xaXéouca 'ôeoi, avSpeç 6è Sxà^avSpov.
3.2. Pour l'inventaire a., le p. use de deux procédés: relevé des lettres, naturellement, et au premier chef des initiales des noms divins et humains, et de ce qui leur en tient lieu dans les tercets de Bellérophon et du boustrophédon, les acrostiches; mais, sur le modèle de l'a et w pour la totalité de l'alphabet, il use de ce que je vais appeler «segments» pour en noter des fractions. Les lettres-charnières sont celles de la séquence phonologisée de la liquide X et des nasales ¡x, v X, parce qu'elle est la première 1. de la seconde
49 En caractères gras, termes importants pour le cryptage alphabétique, noms de la langue des dieux, et pour les deux tercets qui ne lui appartiennent pas, acrostiches et/ou paires comme le syntagme «apprendre à écrire» de III, et rafspyav/sûpéfyav de V. En VI, le nom d'Héphaistos est un nom de dieu, opposé au plan du cryptage a. par le fait que 1. qu'il introduit, cp, est intérieure, et non pas initiale, comme dans les noms de la langue des dieux: cf. § 3.4.
F. Bader
moitié de l'a. à u50, de 20 l.51, ¡x, en tant que dernière 1. de la première moitié de l'a. de 24 1. sans p, ou en tant que 1. centrale (13eme) de l'a. à p; v en tant que première 1. de la seconde moitié de l'a. («moitié ¡x» et «moitié v»); d'où les segments (valant un demi-a.), pouvant se lire dans les deux sens, sinistro- et dextro-verses, ot(x/(xa, vw/wv. Mais le poète alphabéticien est avant tout phonologue: non seulement l'ensemble est encadré entre p et 9, mais l'inventaire alphabétique de I est greffé sur un inventaire phonologique (§4.1.), et des quatre paires de noms propres de la langue des dieux, deux sont en rapport alphabétique (I: B-A; II B-M, §5.3), et deux en rapport phonologique (IV; VI) et comment pourrait-il en être autrement? les créateurs de l'alphabet sémitique d'où vient l'a. grec ont été nécessairement phonologues. Aussi, bon nombre de segments sont-ils phonologisés, p. ex. av, première voyelle (v.) de l'a. et de la lere moitié (m.) et première consonne (c.) de la seconde; ai, v. brèves toutes deux de la première m. et pouvant la résumer; occ, première v. et dernière c. de l'«a. à u»; ac)j, première v. et dernière c. de l'a. à w ■ iv, dernière voyelle brève de la première m. et première c. de la seconde; Xu première c. et dernière v. de la seconde m. de l'a. à u ■ p?), segment tiré du nom de bêta (cf. §5.5), vaut p (y, 8, e, p, Ç) r), soit la séquence installée dans les deux tercets (§5.5); etc.; parfois, ces segments ont une simple valeur numérique: p. ex. or]- et -r)ç, en double sens de II b, vaut «12», parce que la séquence de ï] à ç comporte douze 1.; etc.
3.3. Des lettres elles-mêmes, l'inventaire est le suivant52, au
50En fait (Février, 1948, 385-86) Y [provenant d'une scission entre sém. waw et u], a été reléguée presque à la fin de l'alphabet grec, après toutes les lettres empruntées au phénicien, dont la dernière est t, avant les trois lettres complémentaires cp, x, (et créée par scission de o, sur le modèle de r\/z). Si j'emploie l'expression «alphabets à u et à u», c'est en m'inspirant du cryptage d'Homère qui, en phonologue, calque sur le « final de l'ex. I, un modèle à voyelle finale u pour l'ex. II. Pour la valeur des 1. additionnelles, voir naturellement Kirchhoff, résumé commodément par Woodard, 1997, 140-41.
51 Ici encore, je pose ce nombre d'après les données homériques: les lettres empruntées à l'a. phénicien sont au nombre de vingt-deux (Février, 1948, 384), mais Homère en Ilb ne tient compte ni du p qu'il n'installera comme lettre de l'a. qu'en V, ni, naturellement, du qoppa.
52Et voir § 8.5. pour la construction (II, III, IV, V) des séquences qui mènent de p à ji (lettres qui sont aussi les initiales des deux noms de II, Bomsia/Mupfvr)).
Bellérophon et le cryptage de l'écriture dans VIliade
fil de la composition discontinue53 en un ordre que j'essaierai de comprendre (cf. 3.7.):
I lia lib III IV V VI
a + + +
P + +
T 8 + +
e + +
F C + + + +
t] 1 1 + + 1
l x +
X +
t* +
v + + +
l +
o +
K +
p + +
a +
X +
u +
9 +
X * + +
(ù +
21 lettres inventoriées 4 lettres
3.4. Chaque ex. traite d'un sujet spécifique: I donne des illustrations des principaux problèmes: ordre a. (B-A... w), phonologie (voyelles et diphtongues), phonétique historique (f),
53Cette composition est un aspect du «liage» poétique, note 45. C'est elle qui explique la métaphore du «texte», de *tekp-, renouvellement lexical de
*sehg- consécutif à raffinement des techniques: les éléments de tous les dossiers «déliés» par le p. sont entrelacés, tissés les uns avec les autres, et «reliés», pour chaque dossier, par des «points de suture» (note 46).
F. Bader
histoire de l'a. (de a à m, avec les consonnes additionnelles 9, y, cp, et la voyelle w de l'a. ionien; II, des rapports arithmétiques de cet a. récent et de l'a. ancien, de a à u, et de la «polysémie» de o^jjia; III (Bellérophon), de l'écriture, en ses signes (a. et probablement lin. B), son support (diptyque en bois d'if), ses sens, dextro- et sinistro- verses, conjoints dans le boustrophédon, sa formalisation en figures géométriques, dont les verticales donnent des acrostiches. A la fin de III, soit à la moitié du corpus (7 vers sur 14), sont recensées 21 des 25 1. de l'a. à p54. Des quatre autres (additionnelles 9 et y, la biphonématique sonore Ç, et p), y vient en premier (IV) parce que sa place dans l'a., 22eme, souligne que 21 1. la précèdent; e-p-Ç sont associées, en V, en une suite a. donnée par un acrostiche; en VI vient enfin 9, en ordre a. inverse des consonnes additionnelles, pour des raisons phonétiques: constitution d'une paire p (I)/ 9 (VI) en composition circulaire; analyse de l'autre 1. additionnelle, à labiale (Jj, par 9Ç des verbes d'écriture (ypàcjjaç) et de boustrophédon (oxpécjjavxeç). En un ordre a. correspondant à celui des biphonématiques de III, (Jj (à labiale), Ç (à gutturale), après le 9 du nom de dieu Héphaïstos de VI, ainsi mis en rapport avec (Jj (de manière implicite, en supplétisme avec des groupes comme st), l'analyse phonologique de Ç est donnée, explicitement, par les initiales des noms divin (poétique, et toujours motivé, car forgé par le poète et humain (usuel, motivé ou non) du Sàvi3oç/Sxà|xav8poç55.
De manière générale, les initiales des deux noms de la langue des dieux, et leurs substituts que sont les acrostiches des autres exemples, ont une valeur pertinente du point de vue du répertoire a., assorti en IV et VI de phonologie: I B-A.; II I? M.: §5.3.; III y-8-; IV -y- (/x-); V e- p- Ç; VI 9, Ç-. Ce n'est pas par hasard si le seul
54 Je laisse ici de côté la discussion de l'organisation arithmétique autour de 7 du dossier: 14 vers, en deux moitiés (2 + 2 + 3; et 2 + 3 + 2); 21 lettres au terme des 7 vers des trois premiers ex., suivies, dans le quatrième, de la 22ème
I., x; la base 7 peut venir de la séquence a. qui va de a à Ç (ex.I, II, III,V), a, P, Y, 6, s,
55Je laisse aussi de côté l'emploi de lettres pour noter des chiffres (Ifrah, 1994, 529-548): il ne me paraît pas fortuit que A «1» apparaisse en I, B «2» en
II, y «3» en III, suivi de 8 «4», mais non en IV où le p. joue autrement de x-22ème 1. de l'a et du cryptage a. de VIliade à la suite des 21 1. de I, II, III (note 54), tandis qu'après cette rupture destinée à faire le point sur l'a., sans p avant l'introduction de celui-ci (§ 7.2.), p «5» figure en V.
Bellérophon et le cryptage de l'écriture dans VIliade
nom de dieu (et non pas nom divin), cH(patoxoto, a, à l'intérieur, le 9 qu'il recense.
Apres cette vue d'ensemble, voici des détails.
4. Ex. I: 1, 403 ov Bpidpecov xaXéoucri Oeol. avSpeç 6é xe iravxeç
404 Alyodcov' — o yàp auxe pirj 'fou iraxpoç â|ieivcov —
4.1. Le p. y jette les bases d'un inventaire phonologique du grec par exemplaires, selon un procédé abondamment représenté, et hérité56; et c'est sur lui qu'il greffe le début de l'inventaire a. Ici, comme dans les autres ex. de la. langue des dieux, il faut partir des deux noms qu'elle donne. Comme on peut s'y attendre, le premier est cumulatif (pour des récapitulatifs, cf. VI): Bptapéwv fournit: une occlusive p, un groupe occl. + liquide, Pp; une paire de liquide et nasale p/v (choisie hors de la séquence phonologisée) ; un w amuï, ce que montre la svnizèse de Bptapéwv (< *-?)fov, cf. Bptapeûç); une voyelle longue, w, et les trois brèves de la première moitié de l'a.; Atyodwv' y ajoute une seconde occlusive, y, une diphtongue, ai, et un fait de sandhi, l'élision.
Cette dernière relève de la prosodie, comme le rapport ia (deux brèves) / ai (syllabe longue), établi par le poète par une analyse de i qu'il n'est pas exagéré de qualifier de sonantique. La première donnée de toutes les voyelles est en effet apparemment i, en réalité dans le groupe iy, comme le montre l'étvmologie: à côté du dérivé en -u- de *g"rh2-, Papûç, etc., a existé un dérivé en -i- *g^rh2-i-devenu, par métathèse, la base de *gVrih2-ro- (à *r au contact de *h2, cf. 'Ev-uaXtoç < *-uh2-lio-m) d'où Pptap-, à *-ih2- > -iy- devant voyelle, et allophone antéconsonantique Ppf((xr], etc.) à *h2 amuï et allongement compensatoire. A partir de -iy-, le p. va inventorier deux séries de formes: des diphtongues en i, ici ai, suivie (en ordre alphabétique) de ei en Ha et oi en Ilb; les représentants de i que sont les syllabes du type en I de pi(r]), et (mises en ordre a. par moi), ty, 8t, il'., xi, /.'.. [Jtt, vt/tv, IV; t, III; tu, III et V; tu, I; ai, IV, etc.; xt (etXaxtvotatv, 14, 289, en marge de IV); (p...t, VI; •:/. IV; (Jjt, III; manque Çt-58. De même, toutes les autres données en germe dans Bptapéwv/Atyatwv' (occlusives; groupes en occlusive sonore +
56Bader, 1995.
57Bader, 2001-2002.
58Mais Çoi, en marge de IV (comme xi), II., 14, 289 (où Ç fait partie d'un ensemble de groupes en sifflante, sourde, ai, en paire avec *zd, ou sonore, comme dans la lettre biphonématique, et dans -sm-, à z devant m, M fjax' ôÇoi-
F. Bader
r, complétés par les groupes en sifflantes et en occlusive, du type de III tctuxtô .. .-(piîôpa; liquides et nasales; les voyelles vélaires o, u de la seconde m. de l'a., la longue r], les diphtongues en u, p) apparaîtront au fil du corpus.
4.2. Qu'en est-il de l'alphabet?
4.2.1. Les données immédiates fournissent les initiales B, A (interverties pour l'organisation générale en paire phonologique P/(p, entourant le tout, §9.1), et pour le Bot... Mu de lia et b, première et dernière consonnes de la première moitié de l'a., sur le modèle de oc. ..m (voyelles), avec le nom de la lettre ¡x, et l'anagramme de p, cf. §5.3., 5.5.; y, e, i, w, et p/v mais en paire phonologique; et deux segments, ai pour la première moitié, segment phonologisé (§3.2), et uv représentant en sinistroverse toutes les lettres de v à w de la seconde m. Par les exemplaires a, p, y, e, i, w, et ces segments, l'a. de I est virtuellement complet. Maintenant se pose le problème des représentations géométriques. Si les noms étaient tous deux à l'initiale59 du vers, B- et A- y seraient en acrostiche, comme y, 8 en III, e, Z, en IV. Mais, dans cet ex. et d'autres, le p. fabrique des acrostiches intérieurs, dans des figures géométriques dont les côtés sont mesurés en nombre de lettres (unités de calcul), à lire comme des mots croisés compliqués par l'addition aux horizontales et verticales d'obliques; certaines de celles-ci sont des diagonales de quadrilatères qui fournissent en même temps des hypoténuses de triangles rectangles, toujours signifiantes du point de vue qui nous occupe, si bien qu'on peut se demander si le p. n'a pas connu ce que nous appelons le théorème de Pythagore, lequel est antérieur à ce dernier60. Ainsi, pour I (où — figurent les deux 1. du ôv du début de vers):
123456789 10
i - - B p i otpew v
ii A t y a t w v 1
aiv TOnuxaa^évoç sEXoruvoiaiv). Ce i voyelle (de syllabes ouvertes ou fermées) complété en V les données de I sur le statut phonologïque de *i (voyelle, consonne, second élément de diphtongue), cf. § 2.7.1.
59En aTOixr)86v, comme dans les listes de noms propres des inscriptions grecques archaïques.
60 Voir p. ex. Duvillié, 1999, 269-71; Lloyd, 1990, 43; Milhaud, 1900, 81; Neugebauer, 1957, 36.
Bellérophon et le cryptage de l'écriture dans VIliade
La figure ajoute aux données immédiates p-y et a-w, en acrostiches (3; 6), avec reprise en oblique de a (i6/ii5) et w (i9/ ii 6); aux segments uv et ai (repris en triangle rectangle, ii 4—5/ i 5), s'ajoutent av en oblique (i 6/ii 7), iv (i 5/ ii T) ; la paire p/v est donnée en verticale; les syllabes en i sont, outre pi (en triangle, i 4—5/i 4 — ii 5), pi (triangle i 3/ii 3/ii 5), ly (ii 2—3, et i 5/ii 3) ; au groupe Pp s'ajoute yp (ii 3/i 4). Les obliques extérieures donnent l'une le début de l'a., B, A (i 3/ii 1), l'autre le v initial de sa seconde moitié (i 10/ii 7).
4.3. Le commentaire de A 404 complète les informations données par les noms propres, pour l'écriture, l'alphabet, la phonologie. L'écriture est donnée par le boustrophédon61 (b.) yàp aQxe pi?); et par les deux sens de lecture du segment de (ot(jiei)vwv (vw/wv). Pour l'alphabet, complémentairement le boustrophédon et â\ieivcùv corrigent le désordre alphabétique des deux noms propres, le premier en rétablissant a, p, y, le second a, e, i suivies de w comme dans les noms propres (?), o, u viendront en II). De plus, au. et uv figurent dans les segments initial et final de â\i(ei)vcùv, a(x- étant le segment fractionnaire de la première m. de l'a., uv (et vw) celui de la seconde; c'est pourquoi, par une «astuce» du poète, Briarée-Egéon est «meilleur» que son père (Ouranos): il code l'a. tout entier62.
4.4. Enfin, la mise en rapport de ces deux données, boustrophédon et â\ieivcùv, et des noms propres fournit encore trois apports.
4.4.1. L'un concerne l'alphabet et la phonétique historique, par l'opposition de Bpiapewv à svnizèse et de 'pou, manière qu'a le p. de dire qu'il sait qu'il y a eu un p, disparu phonétiquement63, et
61 Pour le boustrophédon, Jeffery, 1990, 43-50; 429. Le boustrophédon minimal est constitué, comme ici, de trois lettres, pour exclure tout hasard; cf. § 8.3.
62 Astuce du même genre pour le «petit» Ajax, qui n'est tel que parce que son formulaire onomastique comprend deux syllabes de moins que celui du fils de Télamon (ce que le poète compense par xa/ûç, glose du patronyme, de *hgu-i-«être rapide»),
II. 2, 527 Aoxpwv S^ys^ovsusv OÎX^poç xa/ùç Aïpaç 528 ;jsy;f/(<jv. ouxi xoaoç je ôaoç TsXa^wvioç Aïaç
(en 527, reconstruire fjYSiiôvsvs ppoiX^poç xa/ùç Aïaç) à pp < *hgu- (*hgu-oi-, à vocalisme o).
63 En 1, 405 (qui suit immédiatement le distique de I), la fin de vers xûôsi yaiwv (reprise en 5, 906, etc.), en paronomase avec Aiyaiwv', montre que le p de *yâpywv a disparu par traitement ai de -apy-. Le poète étudie alors du point de vue de la phonétique historique la diphtonque ai, en même temps que p.
F. Bader
qu'il s'en occupera plus tard (en fait en V, et par les récapitulatifs numériques de VI); le boustrophédon a une fonction démarcative, qui est ici l'arrêt à y, ce qui signifie qu'il y a une rupture entre ce y et le f qui suit le b.
4.4.2. L'autre apport, phonologique et prosodique, vient de la rime en -wv. Elle concerne, par l'élision, le sandhi, auquel appartiennent par ailleurs les variantes combinatoires des nasales: dans ôv Bpiàpewv xaX-: le v graphique de ôv doit devenir une labiale, tandis que le v devant x doit être palatal (et que la nasale dentale est donnée par avBpeç Ttàvxeç, dont les occlusives allitèrent avec 8é те); le -wv de Bpiapéwv est antéconsonantique, celui de Aiyodwv' antévocalique grâce à l'élision, et â\ieivcùv est à la pause, en fin de vers64. Du sandhi relève de plus (oév8pe)ç 8(é), groupe correspondant à Ç (qu'on pourrait lire de droite à gauche), par une amorce de l'étude des biphonématiques qui ne prendra fin qu'avec le Ç de VI.
4.4.3. Pour finir, on notera les paires phonologiques *g"/u (pi?) cfo0), antérieure à *g" > b-, et expliquant la présence de p; et par Bpiapéwv Ttaxpôç, p/к, ет Рр/тр; pour la diphtongue en и de абхе, voir V.
5. II a, 813 xfjv ttoi avSpeç Bodeiav xixXt]ctxoucti
b, 814 Màvaxoi 5é xe стгра ттоХистхар,%сно Mupivrjç.
Par le svntagme des trois noms de 116, cet exemple porte à dix le nombre des noms de la langue des dieux, pour les quatre ex. de laquelle on attendrait huit noms; le compte est rétabli pour les noms propres, ici au nombre de deux, dont les initiales, B- et M-, sont pertinentes du point de vue de l'a. (§ 5.3). De ce point de vue, après les bases phonologiques de l'a. à w examinées en I, II se réfère à Г histoire de l'a., qui s'est arrêté à u, avant d'être complété par (p, X, ф, m. Des six ex. du corpus, II est celui qui donne la plus longue suite a. (de 13 1., dont 12 en II a, raison pour laquelle je distingue les deux v. du distique en a, b).
5.1. Un ex. autre que le premier pose le problème du rapport avec ce qui le précède en composition discontinue: II a, Baxieia, donne le Б — A — (I) = Ba, pour l'a., et, pour la phonologie, la diphtongue ei (s'ajoutant en ordre a. à ai) par un agencement des brèves autres que dans Bpiapéwv; II b se raccorde à I en ajoutant ï] à
64Rime, en 1, 404-405, de à^sivwv/yaiwv postérieure au traitement ai de ару (note 63).
Bellérophon et le cryptage de l'écriture dans l'Iliade
cù, ce qui permet de définir comme ionien l'a. crypté dans VIliade] la mise en relief de ï] fait que l'inventaire de II est enfermé entre deux voyelles sur le modèle de a... w, soit, après le raccord a commun à II a et b,
TjiSixÂpoitpçxu
suite de treize 1., sans Ç, à la place duquel n'est donné que le groupe ox (qui sera installé en III), et dont une seule, x, est donnée en II a (|3a)x(teta).
5.2. Les douze autres sont fournies par II b, en un possible boustrophédon65 succédant à un sens de lecture double jusqu'à i3:
o^^a TCoXuaxàpd^oto M u p i v ?) ç "ï] -«— oc «-a-- ï]
c
0. L
D
r
(x-
1
r
71 —
O -*- O
- Ç
[x] cf. II a U * u
5.3. Par ce svntagme, le p. discute des rapports des a. à u et à m par plusieurs procédés: par les unités de calculs fondés sur le nombre de lettres, 24 (de l'a. à w) pour les trois noms, 20 (de l'a. à u) pour les deux génitifs (par 13, soit les 13 1. inventoriées en a et b, et 7, soit le nombre de 1. du segment de l'anagramme de nom de bêta § 5.5.); par les deux segments (xa et Xu, qui donnent respectivement la première m. de l'a. à w, et la seconde m. de l'a. à u; par la place de x, 10eme dans l'inventaire a., commun aux deux a. et dans l'ordre de l'énoncé; par l'arrêt à (xv, avant le «trou» de Ç; par diverses manipulations arithmétiques organisées autour de 12 (moitié de l'a. à u): 12 1. de u à u sans raison a., au contraire des 12 1. du premier au second (X, 12eme 1. de l'a.; 12 1. répertoriées, ce qu'indique
65 Mon schéma n'a peut-être d'autre intérêt que de montrer la répétition de certaines lettres, signal de leur installation, calqué sur les allitérations. Schéma du même type dans l'anagramme de la pyrrhique (nuppi/r)), étudiée ailleurs.
F. Bader
le segment en miroir or]/r]ç (12 1. de t) à a), 6 de la «moitié (X», r],
i, x, X, (x, 6 de la «moitié v», v, o, tc, p, ç, u, si bien qu'on peut se demander si le miroir or]-(x-/-v-r]ç n'indique pas cela; enfin, et peut-être surtout, par les initiales des deux noms propres, Baxieta et Muptvr]ç, première et dernière consonnes de la première m. de l'a., deux lettres dont sont donnés les noms, la seconde horizontalement, la première par boustrophédon et anagramme.
5.4. Par un pseudo-boustrophédon (un peu du type d'il 16, 669 = 679, tcoXXov oetto qui renvoie à AtcoXXmv, 666, 676), a^a tcoXu-donne le nom de la «polysémie», cf. KoXûor](xoç, Democrit, 26, etc.: «tombeau de la bondissante (=Amazone) M.»; «la nécropole de M.»66, ville dont l'Amazone est l'éponyme; «signe inscrit» comme dans l'épisode de Bellérophon67 ar](xaxa, où(xa, 6, 168, 176, dans un contexte de mort également. Si, par extrapolation, on peut penser que l'inscription funéraire de l'Amazone est l'a. tout entier, le où(xa... Mu (avec le troisième des ¡x allitérants) est en tout cas la «lettre (xu».
5.5. L'anagramme du nom de bêta explique la dissociation de x (II a) et des 12 1. de II bm. Un acrostiche interne donne comme 14èmes L du distique p et r]:
soit respectivement par anagramme en b. et figure géométrique:
La figure du «où(xa p» donne par l'oblique de gauche le groupe op (cf. (Jj et TTOxa(xoç paiîu- VI) après le -s d- (cf. Q de I, et, pour l'a., dans le carré de droite, dont la diagonale fournit les hypoténuses de deux triangles rectangles, les segments ax, de première voyelle et dernière consonne de l'a. à w (i 3/i 4/ii 4), et ajx, de première moitié de l'a. à w (i3/ii3,/ii4); et par la verticale p?), un segment qui résume la séquence, p, y, 8, e, f, Ç, r) de 7 1. (comme Muptvr]ç),
66Titre du livre de E. Pottier et S. Reinach, Paris, 1888.
67S^a y a bien le sens de «signe», non de «lettre», si les tablettes de B. sont inscrites en linéaire B (§2.2.3.), dont les «signes» les plus nombreux sont des syllabogrammes, non des lettres de l'a.
6SLe poète savait-il, de plus, que x était la dernière lettre de l'a. emprunté (cf. note 50)?
B 613 614
. p a x t e t a v a f\ (X a
12 3 4
i pax p.x pax iia?)(xa ?).a f\
Bellérophon et le cryptage de l'écriture dans VIliade
dont les 5 l'intérieures vont être données dans les deux tercets, III et V.
5.6. C'est au total 18 des 25 1. de l'a. à p qui sont répertoriées en
I a p y e 1 v P w
II Tj'ÔlxX^VOTCpCTTU
avec répétition de i, p, v, données pour l'inventaire phonologique en I, alphabétique en II. Les 7 autres, réparties entre
III y 8 5
IV X
V F C VI cp
relèvent de l'ordre a. (8, p, Q, de la phonologie fbiphonématiques dans leur rapport avec les groupes, de l'histoire de l'a., en amont (p) ou en aval (lettres additionnelles)]. 6. Ex. III (tercet de Bellérophon).
6.1. Le boustrophédon y précède la géométrie
tté(jute 8é (juv Auxiï]vy Ttôpev 8'ô ye nr^iy-y. XuYpà^p
_____________^ypé^aç
Ce b. opère non par lettres comme pour a p y de I, mais par mots, puisque 8é connecteur et latif ne sont que des homonymes, et par syllabes, en linéarité, puis b. (du type de I) dans le mot rcé[j.rce, et dans les dernière et première syllabes de Xuypà Ypot^aç. Comme en I, le b. a une fonction démarcative, ici prosodique: les trois «bouts de champ» sont le premier mot du vers, la fin du premier hémistiche, l'enjambement de la fin d'un vers et du début de l'autre. Il n'y a pas, à ma connaissance, d'autre fonction du b. que ces fonctions prosodiques et la fonction d'inventaire alphabétique fini de I, également démarcative (et cf. V).
6.2. Après le b. de Z 168, vient ce qui tient lieu de la double nomination de la langue des dieux, les deux mots initiaux de
6, 169, yp&I^Ç 8' ëv ravaxi tctuxw ■ôu^ocp'ôôpa r.o/./.x 170 SeïÇoa fjvcoYei 'pw nevOepô) ôcpp' otôXoito.
En composition discontinue, les deux formes verbales donnent le svntagme, conforme à la construction participiale de 8etxvu(ju
F. Bader
en grec, «montrer qu'on écrit», qu'on peut mettre en figure géométrique rectangle de 6x2 contenant deux rectangles de 3x2: 1 2 3 4 5 6
i y p â <\) a ç
ii 8 e ï Ç a i
6.3. Elle donne des acrostiches en ordre a. inverse, y, 8 (repris en ordre sinistroverse par 8é, ye de 168), (Jj, Ç; ils apportent les lettres nouvelles initiales y- donné à l'intérieur en I (pouvant avoir la valeur «3», note 55), 8- (en ordre a. y 8 e dans le triangle rectangle i et ii 1 / ii 2); elles complètent avec le B de I et II la série des occlusives sonores, à ordre a. phonologisé dans l'a. d'origine sémitique (sourdes x, 7i, x en ordre a. inverse en lia et 6; aspirées réparties entre 116, X IV, 9 VI); par (Jj et Ç, le poète introduit le problème des lettres additionnelles et des biphonématiques. De l'alphabet relèvent, par ailleurs, les segments ai (ii 5—6; i 3—5) de première m. de l'a. définie par ses brèves, et acj^a (dans les deux sens de lecture) de première v. et dernière c. de l'a. (i 3—5).
Des raccords à I et II, certains concernent l'a.: y- avec I, y 8 avec le segment p?); d'autres, la phonologie: les diphtongues ei et ai en chiasme avec ai (1), ei (II).
6.4. De la phonologie relèvent enfin:
• les groupes yp (i 1-2) et 8p (ii 1/ i 2), après Pp, yp de I, à côté des groupes en sifflante notés par les biphonématiques (après les groupes -s d- en sandhi en I); et cf. IV, VI, -s b-, en figure géométrique en II; VI;
• des syllabes en i, yi (i 1 / ii 3), tu (i 2/ii 3), ai (6).
6.5. Un problème se pose pour iÇ (ii 3—4), t|jt (i4/ii 3; et i4/ii 6): s'agit-il de syllabes en i, ou, aussi, des noms des lettres î)j: Çï, qui semble postérieur à Çeï, cJjeï sans *c)n, ou peut-on lire en b. c)j ^ ei (i4/ii 2-3), ei ^ Ç (ii4 et 2-3)? Problème du même ordre pour 7i (tceï, tu): tu est donné par rnvaxi dans le tercet de Bellérophon à nombreuses allitérations en k et en V par Tu(eipav) (xp)ÎTt(oXov).
Manquent encore au répertoire dans l'ordre de leur installation que je vais essayer d'expliquer pour x, ce x, et fÇ, 9: par p(V) sera constitué l'a. de 25 1.
7. Ex. IV, 14, 291, ôpvi'ôi Xiyupfj èvaXiyxioç rv x' èv ôpeaca
292 yjyXydbo1. xixXt]ctxoucti ■ôeoi, avSpeç 6è xô^ivSiv.
Bellérophon et le cryptage de l'écriture dans VIliade
7.1. Dans ce distique où abondent les syllabes en i, avec i voyelle complétant les données de I sur le statut de i (voyelle, consonne, second élément de diphtongue), §4.1., en un répertoire peut-être accompagné de phonosymbolisme (chant aigu de l'oiseau?), x est introduit en une syllabe par enjambement en b. avec le -t final du v. précédent, de même structure que (x)tx(Xr]ax-), en rapport phonologique, et que (ëvaX)iy(xtoç), sans ce rapport (y notant une nasale palatale).
7.2. Mais pourquoi x qui introduit, entre (Jj (III) et 9 (VI), un désordre a.? Avant l'introduction de p qui portera à 25 le nombre de 1. de l'a. (V; et codages en VI), le poète fait un arrêt, justifié par le fait que, depuis le début (où il a posé le problème du p dès I), il n'a opéré qu'avec l'a. de 24 1., n'ayant fait qu'énumérer, en II, les 1. de l'a. à u final, démarche sensible, notamment, dans la mise en rapport de l'a. à u et de l'a. à w en II, dans le choix de noms en B- et M- dans le même ex. (répercuté dans l'agencement des séquences a. résumées § 8.5). Or, s'il veut marquer cet arrêt par une lettre, ce ne peut être que y: (Jj, 23eme à été installée la première avec Ç en tant qu'elle est à la fois additionnelle et biphonématique (ex. III); 9 qui devrait la suivre en ordre a. inverse est 21eme, et, à ce titre, ne peut suivre les 21 1. qui viennent d'être données (18 en I et II + 3 en III, 8, 9, Ç, sans compter y, puisqu' il est donné par I); c'est pourquoi le p. l'affecte à une autre fonction: la composition phonologique par laquelle il relie au p de I le 9 de VI. Mais x est choisie par domination de l'arithmétique sur l'ordre alphabétique: 22eme 1. de l'a., elle est la 22eme 1. du cryptage a., puisque les ex. précédents (I, II, III) recensent 21 lettres.
Accessoirement, il est possible que le poète ait joué des deux 2 de 22, en les mettant en rapport avec les deux moitiés auxquelles X participe: celles du corpus de 14 v., dont la première vient de prendre fin avec l'ex. III; et les deux moitiés, séparées par x, au centre d'un nombre de 1. impair, qui vont de la première à la dernière des l'additionnelles et comprennent les biphonématiques, 8, Ç, (Jj (III), x (IV), pC (V), 9 (VI).
7.3. Enfin, noms divin et humain s'agencent en une figure
1 2 3 4 5 6 7 8
i y y /. x i 8 a
ii x ô [i i v 8 i v
Elle unit la phonologie, par la paire y/x des deux noms. Et tout
F. Bader
le reste est alphabet: segments au (en 2) définitoire de l'a. en u; et pour l'a. en w, at (en 7), qui en définit la première m. par ses brèves; av (i 7/ ii 8), première v. de la première m. et première c. de la seconde; suite a. t x X (x (i5 4 3) / ii3; et ii I i I 3 ¡¡3. en carré, suivie du nom de la lettre (xu (tandis que la suite Xxt de yjxkxihu est en miroir avec les txX de xtxXrjax-). Quant au 8 de 6, il se raccorde au 8 de III, et précède dans l'ordre a. la suite de V efÇiî, qui se raccorde, en sens inverse, à txXjx; cf. § 8.5.
8. Ex. V, 18, 541 'Ev 8' èxMei veiôv jxaXaxfjv, rafepyav apoupav,
542 eûpéfyav xpmoXov • ttoXXo! 8' âpox^peç èv aûxfj
543 Çeûyea Biveûovxeç èXàaxpeov evôa xai evôa.
8.1. Le tercet du boustrophédon agricole, selon l'expression employée jusqu'ici, devient quatrain par l'adjonction de
544 oi 8' ÔTTOxe CTxpé^avxeç ixoiaxo xéXaov âpoûprjç..., nécessaire en ce que axpécjjavxeç (allitérant avec ëXàaxpeov) est en rapport d'allitération avec le ypàcjjaç de III (tous deux avant, de plus, un (p < *(pç, cf. ypàcpw, axpécpw), à peu près «écrivant, ypàcjjaç, en boustrophédon», axpécjjavxeç.
8.2. Le tercet donne la suite a. epÇ, décomposée en ep (541-2) et eÇ (en acrostiche), qui représentent chacune un état de l'alphabet consécutif à la déshérence de f en phonétique historique: première de la suite epÇ, e ne change pas le nombre de 1. de l'a., et reste toujours cinquième, dans l'a. ancien ou récent; au contraire, après f de l'état ancien, Ç69 est septième, mais devient sixième après l'amuissement de f. Contrairement à l'ordre a., c'est -pe- qui vient en premier, dans la figure géométrique
ra fep yav eu péf yav
en reconstruction, à l'intérieur du palindrome pep / pep, qui donne le double sens de lecture tf/ pe (ce dernier dans une forme où le p. oppose dans deux syllabes successives [en regard de -iy- de I] w et u second élément de diphtongue, dans un inventaire phonologique de diphtongues en u, eûpeïotv [combinant eu et et après le traitement de *wy], auxfj, cf. I, à au, Çeûyea 8tveûovxeç à eu devant C. et devant V. avec glide?}, otpoûpr]ç reprenant en fin de vers le apoupav final de 541; mais cette fin de v. n'est pas une fin de phrase, raison
69Sur Ç, Brixhe, 1991, 323; Woodard, 1997. 161-68.
Bellérophon et le cryptage de l'écriture dans VIliade
pour laquelle j'ai opéré avec un tercet). Après ep viennent eÇ en acrostiche, tous deux se reliant par eûpep- qui donne à la fois ep à l'intérieur et eÇ en acrostiche. La répétition de e, également dans ëv, 541, peut tenir à ce que la lettre note également «5» (n. 55). Enfin, les y 8 en acrostiche dans III, epÇ dans V s'insèrent dans l'ordre a. entre les deux 1. du segment p?) de II.
8.3. Un boustrophédon minimal (cf. note 61), donné par Çeûyea 8tveûovxeç êXàaxpeov, résume les deux acrostiches,
Y—*-ô--S-n
-J
Sa fonction démarcative signifie qu'il n'y a plus rien après Ç70.
8.4. Et, en effet, ï] manque, alors que eiî est donné par les allitérations de ëviîa xai eviîa, reprises de ëv... èxtiîet 541, comme en un vaste boustrophédon:
" e $
e p
_ e ft
(je pars de l'acrostiche eÇ pour descendre puis remonter par eiî).
8.5. La structure de l'agencement a. qui raccorde les y 8 e p Ç de V, avec reprise des acrostiches de III, au segment p?) qui les englobe, et à la suite ixX(x(v) de IV est donc
II p T]
III y §
V «
IV t x X (ji (v)
soit (avec une inversion de IV et V, le p. faisant alterner ex. de la langue des dieux et tercets dans ce corpus), la première moitié de l'a. enclose entre les deux consonnes B et M comme par les Baxteta et Mupivrjç de II. Sur la base, phonologique, de ces deux consonnes, le poète se livre à une manipulation arithmétique: l'inventaire ci-dessus (qui ne prend pas en compte les 1. venant après ï] en II, de à v sans le Ç donné par III) comporte 12 1. dont (X (avec son nom) est la 12eme (cf. 116), alors qu'elle est 13eme (et centrale) dans l'a. à p que donne V. Cette manipulation est obtenue avec relégation de A- en marge (I) à partir du segment p?) (qui joue donc un rôle
70La preuve en est l'absence de r\ entre Ç et # de l'exemple. Par la succession Y, 8, Ç, le poète veut-il indiquer aussi qu'il sait que Ç < *Yy ((xéÇwv) et *8y (Zsûç)?
F. Bader
de premier plan dans la succession de II, III, V) et par la définition phonologique de la première m. de l'a. grâce à deux consonnes, B et M, sur le modèle de a... w (voyelles).
8.6. Une syllabe en i est donnée par les deux sens de lecture de tu(etpav) et (xp)îtt(oXoç), en pseudo-boustrophédon avec tcoXXoî, entre les deux hémistiches, cf. § 6.5. pour le nom de la lettre k.
L'alphabet de 25 1. est donc installé en V, par la mise en place a. de f (repris en allitération en 545, (xeXir]ôéfoç poivou): tout est prêt pour les récapitulatifs numériques de VI. 9. L'ex. VI, 20, 73, avxa 8' ap "Hcpaiaxoio jiéyaç r.oxxior pocduBivrjç
74 ôv Hàvdov xaXéouca ■ôeol, avSpeç 6è Exà^avSpov, traite encore de l'histoire de l'a. et de la phonologie des biphonématiques.
9.1. La première est représentée par 9, lettre additionnelle introduite en dernier en paire phonologique avec le B de I, II, par une composition circulaire (et avec dans le distique). L'alphabet est représenté, de plus, par les segments oa de (cH(p)ai(axoio), a(ji et av de (S)àv(iîov), (Sx)à[ji-av(8pov). Et on peut se demander si c'est par hasard que le second hémistiche de 73 comporte 211., alors que 9 est la 21eme 1. de l'a.; que l'hémistiche qui contient le nom humain en ait 20, alors que l'ex. se trouve au chant 20 (ce qui supposerait que le découpage en chants fût antérieur aux Alexandrins); que l'hémistiche qui contient le nom divin en ait 18, conformément à la jgeme piace a. 0) initial dans Sxà(jiav8pov71.
9.2. La phonologie, qui relie par t/th/d les trois noms propres, pose essentiellement le problème du rapport des biphonématiques aux groupes dont elles notent l'inversion, par la relation instaurée entre les initiales des noms humain et divin, et l'inventaire de ces groupes en sandhi, par (av8pe)ç 8(è) (cf. §4.4.2.), ((jiéya)ç Tt(oxa(jiô)ç P(aiîu-), cf. p ç dans la figure de II, qui, en lecture dextroverse donneraient (Jj, en deux de ses origines, bs, ps; la troisième est fournie dans le mot par le 9... ç de °H9aiaxoio par lequel le p. pose le problème de l'étymologie de (Jj < 9Ç de ypàcjjaç (ypckpw), en
71 La définition de la Chimère, en 6, 181, comme Tipocrôsv Xéwv, ônidev 5è ôpaxwv jiéaar) 5è xi^oupa, comporte un nombre de lettres qui a fait l'objet de savants calculs arithmétiques de la part d'Usener, cité par Schultz, 1912, p. 2829. Le plus simple en est le suivant: npoa'ôsv Xéwv, 11 1., jiéaar) xi^oupa 12 1., ôni'dsv ôpaxwv 13 1., soit un total de 36 (= 62).
Bellérophon et le cryptage de l'écriture dans VIliade
décomposant la biphonématique par l'orthographe72. Le théonvme qui fait que cet ex. est seul à posséder trois noms propres, donne de plus st (en paire avec (oév8pe)ç 8(é)); le groupe y figure dans toi qui, dextroverse, toi, donnerait l'étape intermédiaire affriquée, dans le processus de l'assibilation, entre xt et ai73.
De la phonologie relèvent les variantes combinatoires des nasales (cf. I) n E-, -n k-, palatales; -nd- (deux fois), dentale; -m-, labiale74.
9.3. Ce dernier ex. du cryptage de l'a. ionien dans VIliade donne, en unités de calcul fondé sur le nombre de lettres, les 25 1. de l'a. à Y établi en V: d'un côté par cH(podaxoto, Sàviîov Exà(xav8pov (9 + 6 + 10), de l'autre par la construction qui part de Muptv?)ç (avec lequel rime Pai3u8tvr]ç):
M u p t v r] ç i (Hb) = 7 1.
x û ¡x t v 8 t v ii (IV) =8 1.
E x à (X a v 8 po çiii (VI) =10 1. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 =25 1.
(un exemple de chaque paire de noms de II, IV, VI, nombres pairs de corpus)
La figure donne les syllabes en i pt (i et ii 5), 8t (ii T—8), tv (i8-9; ii 8—9 et 5-6), en même temps segment; le groupe 8p (iii 7-8-9) de Sxà(xav8poç (nom mis en rapport par le p. avec av8peç, comme en une anagramme); la paire v/p (i, ii, iii9; i5/ii, iii6); un 8 à fonction alphabétique en IV (§7.), et qui, en VI, appartient à un liage entre les trois noms propres par un inventaire des trois modes d'articulation des dentales (t dans cH(pataxoto/ th dans Sàviîov/ d dans Sxà(xav8pov), pour ce qui est de la phonologie; et, pour l'alphabet, les segments tv (syllabe en i, ci-dessus), et ajx, av du nom du Skamandre; le x de fonction a. en IV par sa 10eme place
72 Probablement par référence à la graphie archaïque de par cpa.
73Sur la notation de l'affriquée sourde (en regard de la sonore Ç), Brixhe, 1991, 326-27.
74 Reprise en composition circulaire de la formule de I, ôv Bpiàpswv xaXéouai, en VI, ôv Sàvôov xaXéouai. Les jeux phonologiques sur les nasales sont d'un type archaïque, cf. 'Àya-nénvwv (à premier membre de *mgh'2~\ «aux grandes pensées») *n palatal et voyelle / m labial et consonne / n dental / groupe -mn-par inversion de -nm- (skr. mànman, etc.), par influence des formes de *men-«penser» du type de ^iM-vrjaxoM-ai, due au liage par -mn- entre les deux époux, 'ÀYa-tié^vwv et KXuToa-tivrjaTpa «aux deux jj.vr)aTp- (cf. ^vr)axr)p, Mvrjaxwp) illustres», Agamemnon et Egisthe, avec un premier membre au duel en *-cei, féminin par attraction de -^vrjaTpâ.
F. Bader
dans l'a. et en iii par une lecture dextroverse; et, surtout, le nom de [jlu, dans les quatre sens de lecture du carré de i ■> I ii I ■>. sorte de «carré magique». Un s- relie en composition circulaire la finale de Muptvr\ç et l'initiale de Sxà(jiav8pov.
9.4. Des figures géométriques, dont l'existence remarquable (à côté de l'arithmétique alphabétique née de l'histoire de l'a.) acquiert quelque vraisemblance du fait que chaque exemple du corpus en possède une, l'inventaire n'est pas clos: c'est un alphabet entier qui est crypté dans les six lettres de l'anagramme odvsséenne du môlu-mandragore75 : (jiw |xu av
qui devra faire l'objet d'une autre étude. Bibliographie
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75 Cet aspect du problème m'a échappé dans mon étude de 1997. Pour la petite histoire, cette figure est à l'origine des recherches géométriques menées ici à propos du cryptage de l'alphabet dans l'Iliade (cryptage qui, d'une certaine façon, est le premier des classements alphabétiques de la pensée occidentale).
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